Laurent Monrolin « On ne gagne pas d’argent avec les droits TV »

Interview de Laurent Monrolin.

En marge de la présentation de la Classic Grand Besançon et du Tour du Jura, Velo-Club est allé à la rencontre de Laurent Monrolin, l’un des organisateurs des deux épreuves françaises. L’occasion pour nous de l’interroger sur les problématiques rencontrées par les organisateurs, tout en évoquant quelques unes des thématiques du moment, comme les droits TV.

Pour débuter, peux-tu nous donner un aperçu des difficultés rencontrées par les organisateurs de courses ?

Les difficultés, elles se situent à plusieurs niveaux, et le premier d’entre eux, c’est de parvenir à boucler le budget. C’est un peu le nerf de la guerre, et une fois qu’on y est parvenu, c’est plus simple de mettre des choses en place et de valoriser ce que l’on sait faire.

Notamment en terme de sécurité, où on a renforcé notre vigilance sur des choses toutes simples. Par exemple, nous travaillons à la mise en place de matelas avec des prestataires sur les endroits de la course les plus dangereux. Ceci afin de garantir au mieux la sécurité des coureurs.

L’autre difficulté, c’est de trouver notre place dans le calendrier UCI. On a la chance de se trouver dans un créneau intéressant au mois d’avril, entre les classiques et le premier Grand Tour de la saison, ce qui nous permet d’avoir un plateau assez sympa.

En terme de répartition entre partenaires privés et publics, comment cela fonctionne ?

Le montage est un peu différent sur les deux épreuves. Dans le Jura, nous avons une forte implication des collectivités, car elles en font un porte étendard, et le conseil départemental nous suit de manière assez conséquente.

A Besançon, il y a un tissu industriel un peu plus important et nous avons une part privée qui est plus forte que la part publique.

Toujours sur les difficultés, sont-elles importantes quand il s’agit de convaincre les partenaires ?

Il faut convaincre, car le secteur est concurrentiel, avec d’autres disciplines sportives ou d’autres événements de manière générale. En plus, nous sommes sur une année olympique, donc les budgets sont aussi réduits en conséquence.

Pour l’instant nous avons la chance que ça se passe bien, et nos épreuves sont plutôt sur une courbe ascendante. Il faut dire aussi qu’il y a un vrai plus avec la présence de La Chaine Lequipe. Au delà des audiences qui sont très bonnes, ça donne de la crédibilité.

Tu évoquais les Jeux Olympiques, est-ce que le maintien de l’épreuve a été en danger cette année ?

Non, car on savait qu’il n’y avait pas de soucis avant le mois de mai, donc on n’a jamais eu ce sentiment d’être inquiétés par rapport à ce sujet.

Parfois, on retrouve un discours visant un supposé pactole des droits TV, peux-tu nous expliquer comment ça se passe pour une épreuve comme la tienne ?

En fait, on ne gagne pas d’argent avec les droits TV. En gros les organisateurs à notre niveau payent les droits TV. C’est à dire qu’on prend en charge une partie de la production de la retransmission. Il n’y a donc pas d’argent à redistribuer, puisque c’est nous comme je l’évoquais qui prenons en charge une partie des coûts de production.

C’est un choix financier que l’on fait pour avoir une diffusion TV sur une chaîne de grande audience. Quant on a décidé en accord avec eux de passer sur les antennes de La Chaine Lequipe, on a par voie de conséquence fait le choix également d’augmenter notre budget de manière significative.

J’ai lu qu’en 2021, une course féminine était prévue, est-ce possible de la revoir à l’ordre du jour ?

C’est toujours un peu dans les tuyaux, et c’est un projet sur lequel on travaille, avec la présence notamment de Juliette Labous sur notre territoire. La difficulté que nous avons, c’est de réussir à trouver un créneau, car ce que l’on souhaiterait, c’est de venir tout de suite sur le circuit World-Tour.

On va également attendre un peu la réforme de 2025 pour savoir où l’on se situe. Pour résumer ce n’est pas simple, mais c’est un projet auquel on croit vraiment.

Une dernière question, sur les bénévoles cette fois-ci, est-ce compliqué à votre niveau ?

Nous avons mis en place un système où l’on travaille beaucoup avec les villages notamment. C’est un boulot de dingue. Mais pour l’instant on arrive à avoir assez de bénévoles. Il y en a plus de 200 par jour sur les deux épreuves.

Avec nos partenaires, nous les accompagnons aussi avec des petits cadeaux et des petites récompenses pour les remercier de leur soutien. Ce qui est plus difficile tu vois, c’est de trouver des gens qui s’investissent à l’année, car en général, pour le jour J, nous n’avons pas de difficultés.

Sur le comité d’organisation, tout le monde est bénévole ?

Oui, tout le monde est bénévole au sein du comité d’organisation. Nous sommes un club FFC amateurs aves des licenciés.

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