David Guénel : "Ce qui m'intéresse dans l'histoire du cyclisme, c'est le destin des champions évidement, mais aussi celui de tous ces coureurs méconnus..."

David Guénel : "Ce qui m'intéresse dans l'histoire du cyclisme, c'est le destin des champions évidement, mais aussi celui de tous ces coureurs méconnus..."

Interview/David Guénel : "Ce qui m'intéresse dans l'histoire du cyclisme, c'est le destin des champions évidement, mais aussi celui de tous ces coureurs méconnus qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous"

Les passionnés de cyclisme et de son histoire connaissaient déjà les chroniques de David Guénel dans VéloClub.net. Ou bien ses tweets nous distillant avec bonheur au quotidien, son amour du vélo et de tous ceux, champions ou illustres inconnus, qui en ont écrit l’épopée. Après deux ans de recherches et plusieurs mois d'écriture, David nous propose avec sa plume délicate et juste (confirmant au passage un réel talent d'écrivain) de le suivre dans les pas de Lucien Mazan, plus connu sous le nom de Petit-Breton. Il aurait pu choisir Garin, Faber ou Christophe. Mais le destin de ce coureur, qui prend son envol dans le Buenos Aires de la fin du XIXe siècle, où sa famille avait émigré, est celui d'un personnage de roman. D'un champion cycliste bien sûr, l'un des plus grands même, mais aussi celui un homme cultivé, touche à tout et profondément attachant. Jusqu'à que la guerre passe par là. Ce livre est aussi l'occasion d'évoquer les temps héroïques, ceux aujourd'hui disparu des vélodromes de la Belle époque, ou ceux des pionniers du Tour, dont nos coureurs actuels restent, quoiqu'on en dise, les lointains héritiers.

Petit-Breton, gentleman cycliste de David Guénel est disponible sur toutes les plateformes de vente en ligne (Amazon, Fnac, Apple Books, Cultura...) au prix de 19 euros et existe en version numérique (7,99 euros).

Peux-tu nous rappeler dans quelles circonstances apparaît ce nom de Petit-Breton ?

En Argentine où il a grandi, Lucien Mazan a voulu faire des courses assez rapidement. En1898, âgé de 15 ans, il participe à une petite course locale à Buenos Aires, alors que son père ne voulait pas qu'il fasse de vélo. Se rendant compte que ce dernier allait être au courant en voyant les résultats, il choisit le pseudonyme de Breton. Y avait-il réfléchi avant, était-ce spontané, on ne sait pas vraiment. Jusqu'à peu on pensait qu'il avait ajouté "Petit" à son arrivée en France, en découvrant qu'un coureur s'appelait déjà Breton. Mais en contactant quelqu'un de sa famille sur place ayant fait des recherches dans la presse argentine de l'époque, j'ai découvert qu'il était parfois déjà écrit "Petit-Breton". Dans la mesure où il côtoyait déjà des coureurs européens sur la piste de Buenos-Aires, il est très probable qu'il était au courant là-bas de l'existence du dénommé Breton.

A son arrivée en France, Petit-Breton tente de se faire un nom sur la piste, d'abord dans les épreuves de vitesse, mais les débuts sont difficiles. Le prestigieux Major Taylor est même à deux doigts de le décourager.

Cette anecdote avec Major Taylor, il l'a raconté lui-même plus tard, lorsqu'il était déjà un champion. Major Taylor lui avait effectivement gentiment conseillé de faire de l'athlétisme, vu son physique longiligne. J'ai également trouvé l'anecdote d'un athlète, un coureur de fond, racontant qu'il discutait avec Petit-Breton et ce dernier le questionnait pour savoir s'il avait un avenir en athlétisme. La remarque de Major Taylor avait du lui trotter dans la tête, quand un champion comme ça vous donne ce genre de conseil...on l'écoute. Mais comme il était ambitieux, qu'il voulait aussi s'en sortir financièrement, il a vu que l'athlétisme offrait peu de perspectives. Il a persévéré dans le cyclisme et il a bien fait ! A ce moment là, la piste était la reine du cyclisme et les sprinteurs étaient les rois de la piste. Comme à Buenos Aires il avait brillé en vitesse, il pensait avoir un avenir dans cette discipline en Europe. Il a mis un peu de temps à se rendre compte qu'il y serait dominé, même par des seconds couteaux. Il avait une pointe de vitesse intéressante certes, du moins plus que de nombreux de routiers, mais il pêchait au niveau de la stratégie. A cette époque, où le sur-place faisait bien plus partie du bagage du sprinteur qu'aujourd'hui, c'était problématique.

Ton ouvrage est l'occasion d'une merveilleuse plongée dans l'univers de la piste au début du XXe siècle. Tu décris l'atmosphère qui régnait dans ces épreuves au charme suranné, comme le Bol d'Or ou les six jours de l'époque et la dimension presque inhumaine de ces épreuves. Ces hommes étaient-ils des gladiateurs des temps modernes ?

Oui c'est un peu ce que dénonçait la presse généraliste de l'époque, disant que ça ne ressemblait plus forcément à du sport par moment, pointant certaines dérives avec parfois des coureurs chargés à tel point que ça se voyait un peu trop. Les épreuves elle-mêmes avait un côté un peu fou, comme les six-jours et d'ailleurs cela fait longtemps qu'ils n'existent plus dans cette formule. Pour ce qui est du Bol d'or, Lucien a dit que c'était l'épreuve la plus difficile qu'il avait eu à courir. 24 heures non stop, seul...au delà du physique, il fallait avoir une sacrée force mentale pour accepter de tourner autant de temps sur la piste !

Dans le livre je décris cette atmosphère des six-jours, que ce soit à New-York ou à Paris. C'était quelque chose d’extrêmement populaire à l'époque. Les gens venaient voir les stars de la piste, mais le spectacle devait également beaucoup se dérouler dans les tribunes. A 2 ou 3 heures du matin, l'ambiance devait être un peu lunaire, avec des gradins encore bien garnies, où l'on devait boire pas mal, même si en principe c'était interdit. L’orchestre qui jouait, les chants, les coureurs faisant parfois des âneries sur la piste, c'était un tout. Je pense que c'était populaire, plus pour le spectacle dans son ensemble, que pour la course en elle-même. Vu les comptes rendus des journaux de l'époque, sur la longueur c'était rarement passionnant. Sur les 148 heures des six-jours, il y avait peut-être 30 ou 40 moments importants, mais qui duraient une ou deux minute à chaque fois, soit finalement une heure au total.

Tu décris un Petit-Breton qui assiste à l'arrivée du premier Tour de France. C'est pour lui un déclic, mais on a l'impression aussi d'un moment de bascule, celui où le cyclisme sur route va prendre le pas sur la piste en terme de popularité.

Petit-Breton a en effet assisté à cette arrivée du Tour, car il participait à une course en lever de rideau. Parmi les photos que la famille m'a transmise, il y a une photo prise par Petit-Breton lui-même, où l'on voit Maurice Garin, le vainqueur du Tour, avec Edmond Jacquelin le champion de France de vitesse. Je n'ai pas eu beaucoup d'effort d'imagination à faire pour me dire qu'après son épreuve, il a attendu les routiers avec son appareil photo et essayé avec les autres d'approcher les champions. Il n'avait que 20 ans et devait certainement avoir un regard admiratif pour un Maurice Garin au sommet et qui en imposait. Edmond Jacquelin, lui, était le cycliste le plus populaire en France à ce moment là.

Pour ce qui est de la popularité du Tour, on sent déjà clairement que pendant la course, à côté de L'Auto, le journal organisateur, la presse généraliste s'empare au fur et à mesure d'une course dont l'intérêt devient croissant. Dès la première année, le Tour a drainé beaucoup de spectateurs, dans les points de contrôle essentiellement, car les gens n'avaient pas forcément les itinéraires précis. C'était la première course à étape, qui visitait des régions où il n'y avait pas forcément de classiques permettant de voir les champions. Le Tour a immédiatement trouvé un écho favorable.

Ses débuts sur la route ne sont pas évidents et son caractère fougueux lui joue des tours. Rien ne laisse encore présager d'un tel palmarès...

Il n'était pas très sage au niveau de l’entraînement et en faisait beaucoup trop. En course il ne savait pas vraiment courir et ça le poursuivra un peu. Il courrait beaucoup à l'instinct, attaquait trop souvent, menait le train plus qu'il ne fallait en tête de peloton. On se moquait un peu de lui. Je raconte cette anecdote où Alphonse Baugé, un des grands directeurs sportifs de l'époque, se moque justement de lui lorsqu'il s'évanouit à l'arrivée d'une étape, après y avoir tellement mis du sien, lui disant qu'il n'arrivera jamais à Paris. On voit que même s'il a du talent, beaucoup doutent de ses capacités à gagner une course, surtout le Tour de France où il faut bien entendu être régulier sur la longueur.

Il accomplira finalement le premier doublé sur le Tour, une performance qui a du marquer les contemporains ?

Déjà gagner le Tour en étant encore dans la catégorie des poinçonnés (obligation de terminer la course avec son vélo du départ), alors que c'était considéré comme impossible, lui a attiré la gloire. La même année, en 1907 il gagne le premier Milan San- Rémo de l'histoire, qui n'avait pas encore son prestige futur, mais était déjà pressentie en Italie pour devenir une grande classique. En 1908, il enchaîne avec le Tour de Belgique, Paris-Bruxelles, un nouveau Tour de France, trois des plus grandes courses de l'année et s'impose comme le patron du peloton.

Le livre est aussi l'occasion de raconter les balbutiements du Tour, les tâtonnements de Desgranges qui cherche le règlement idéal, les difficultés des poinçonnés, les malheurs des isolés...tu nous faites revivre la naissance du mythe.

Oui ce qui m'intéresse dans l'histoire du cyclisme, c'est le destin des champions évidement, mais aussi celui de tous ces coureurs méconnus qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous. Les vrais héros c'étaient eux, ces gars qui allaient tout laisser tomber pour aller faire le Tour sans aucun autre espoir que de le terminer. Ils n'étaient pas assez préparés, n'avaient pas le meilleur matériel, aucun soin, tandis que les champions avaient des masseurs et dormaient dans de bons hôtels. Les sans grades, eux, dormaient parfois dehors car ils arrivaient trop tard et pouvaient passer 24 heures non-stop sur la route pour une étape. Il y avait parmi eux des gens extraordinaires, pour être capable d'endurer tout cela et laisser leurs économies pour un hypothétique petit moment de gloire. Le but d'une biographie c'est d'avoir un contexte autour, donc de parler aussi des gens que Petit-Breton a côtoyé. Je suis admiratif des ces hommes et forcément ça ressort dans le livre.

Pour ce qui est de la formule même du Tour, Desgranges s'est cherché jusqu'au bout. Jusqu'en 1939, il alterne les formules, essaie un peu tout. Il n'était pas tendre avec les coureurs et détestait par dessus tout les arrivées groupées. Du temps de Petit-Breton on voit aussi pas mal d'innovations qui ont finalement perduré jusqu'à nous jours, comme la flamme rouge ou la voiture balai, des choses désormais encrées dans l'imaginaire cycliste.

Il y a aussi un acteur aujourd'hui oublié dans le panorama cycliste, mais incontournable à l'époque...le clou ! Que se trame-t-il derrière ces incidents à répétition ?

En 1904 le Tour avait tourné au fiasco. Des coureurs avaient été agressés dans la région de Saint-Etienne, à coup de bâtons, il y eut même des coups de feu. L'épisode est connu et avait fait beaucoup de bruit. En plus de ces agressions, il y eut en effet beaucoup de clous jetés en 1904, puis à nouveau en 1905. Alors souvent cela pouvait être pour favoriser les desseins de tel ou tel coureur, avec des choses préméditées, mais en 1905, les deux premières étapes sont marquées par des épisodes où des clous ont tapissé la route sur des dizaines de kilomètres. Là clairement on visait la course. Après pour cette année là, on a jamais vraiment su qui était derrière tout ça, malgré une grosse récompense offerte. Est-ce qu'il s'agissait d'un rival de Desgranges, d'un journal concurrent ? Il n'y a pas de preuve et l'on sent que Desgranges lui-même dans ses articles, même s'il est miné par le problème, reste démuni, il ne sait pas trop qui est derrière tout ça.

Le cyclisme, sport numéro 1 en France à cette époque, déchaîne les passions et tu évoques l'épisode où Petit-Breton reçoit un coup de poing à Bordeaux qui peut faire écho, même si c'est dans un autre contexte, à l'agression de Merckx, bien plus tard.

Oui ce n'était pas exactement pour les mêmes raisons, car on reprochait à Merckx d'être trop dominateur, alors que Petit-Breton à ce moment là n'était pas dans la même situation. Certains avaient déjà vraiment leur tête et les rivalités feront parties de l'histoire du cyclisme. Il a été agressé gratuitement à l'arrivée d'une étape, par quelqu'un qui ne devait pas l'aimer et n'a pas hésité à le lui faire savoir.

Petit-Breton a écrit un ouvrage de référence à l'époque sur le cyclisme et des chroniques pour la presse, il était bien plus qu'un simple coureur. Sans compter qu'il apparaît comme un homme cultivé, dont l'éducation plutôt bourgeoise tranche dans un milieu populaire.

En cyclisme il aura été le premier consultant, puisqu'il écrivait des chroniques, pas seulement sur ses courses à lui, mais parlait aussi des nouveautés dans le cyclisme, de ses concurrents, de divers sujets. Il a écrit un livre qui s'est bien vendu et faisait autorité à l'époque. Il faut rappeler qu'il a grandi loin de la France et n'a pas eu une éducation disons populaire. Il ne maîtrisait pas le langage habituel du peloton, émaillé d'argot, beaucoup de coureurs venant alors notamment du Paris populaire. Certains au début ne l'aimaient pas trop car il pouvait donner l'impression d'être hautain, utilisant un autre langage, mais dans le fond, son côté sympathique lui a été favorable et globalement il n'a pas eu de problème par rapport à cette image. Disons que tant qu'il n'avait pas fait ses preuves il y avait peut-être là matière à se moquer de lui, mais à partir du moment où il a prouvé qu'il était un des tous meilleurs, il a fait son trou naturellement.

Il a envisagé très tôt sa reconversion, donnant l'image d'un jeune homme réfléchi. Là aussi finalement, il tranche un peu ?

En effet, même à cette époque, on a plein d'exemples de coureurs qui n'ont pas vraiment réussi leur reconversion et ont connu des difficultés. Petit-Breton avait été vendeur à 17 ans et avait l'âme commerciale. De plus il adorait la mécanique et a eu rapidement envie d'avoir son propre garage d'auto et de cycles avec Peugeot, la marque pour laquelle il courrait. Il avait cette âme d'entrepreneur et l'envie de s'installer, ce qu'il fera à Périgeux, devait le travailler. Il s'est reconverti finalement un peu trop tôt peut-être, puisqu'il fera son retour moins d'un an après, mais c'est vrai qu'à 25 ans, même aujourd'hui, il faut vraiment avoir la tête sur les épaules pour se dire qu'on tourne la page aussi vite.

Son retour justement est en demi-teinte, marqué par la poisse. Le ressort était-il cassé ?

Son retour est difficile à juger finalement, il gagne une étape d'un Giro qu'il n'est pas loin de remporter, comme le Tour de France. Lui dit plusieurs fois qu'il est à son meilleur niveau, que sa forme n'avait rien à envier à celle de ces deux Tour victorieux. C'était peut-être vrai, car en en 1913 c'est peut-être le plus beau Tour qu'il ait fait, mais entre les alliances des Peugeot, alors qu'il était seul et en effet la poisse, il n'a pu concrétiser. Après on sent quand même que la motivation est plus difficile à trouver, il abandonne peut-être plus facilement. Disons qu'avant d'avoir un commerce, des enfants, il aurait peut-être moins lâché. Cela laisse finalement un goût un peu amer et avec trois Tour de France et un Tour d'Italie il aurait eu une dimension encore supplémentaire.

Sa fin tragique à la guerre, comme celle de Faber ou Lapize, participe-t-elle aussi du mythe ?

Une mort tragique, que ce soit pour un acteur, un chanteur ou un sportif, cela marque toujours les esprits et laisse un petit côté immortel, que n'ont pas les champions mourant de vieillesse. Il y aura eu en effet trois vainqueurs du Tour morts dans cette guerre, mais ils furent au total de nombreux coureurs à y laisser la vie. On cite souvent ces trois là car ils avaient atteint le firmament du cyclisme, même si leur fin fut différente, mort à l'assaut pour Faber, dans un combat aérien pour Lapize et dans un accident de voiture pour Petit-Breton.

La part de fiction dans l'écriture de ton récit se situe-t-elle au niveau des dialogues ?

Pas tant au niveau des dialogues finalement, car il y en a beaucoup que j'ai retrouvé par exemple dans les témoignages d'Alphonse Baugé ou Paul Ruinart, qui l'ont côtoyé. La plupart des dialogues sont ainsi quasiment retranscrits d'après des témoignages directs. Au delà des dialogues, la part de fiction concerne évidement les sentiments que Petit-Breton a pu avoir, en fonction de ce que je connaissais du personnage. Toutes les anecdotes sont vrai, à partir du moment où il y a des noms, ce sont des choses qui ont existé. Pour avoir le plus d'anecdotes et rendre le livre le plus vivant possible j'ai lu tous les journaux d'époque, notamment l'ensemble des comptes rendu quotidien sur le Tour, j'ai cherché tout ce qui se rapportait à lui dans la presse jusqu'à la guerre et même après.

Tu as rencontré des membres de sa famille et eu probablement accès à des archives inédites. Quel souvenir garde-t-on de lui dans sa famille ?

Les principales archives auxquelles j'ai eu accès auront été toutes les photos prises par lui, car il était un photographe éclairé, numérisées par un arrière petit-fils à lui. J'ai pu plonger dans son intimité, via les photos de famille, celles qu'il a prise lorsqu'il a visité l'Italie par exemple. Cela m'a touché car j'aime beaucoup les vieilles photos, alors de savoir que c'était lui qui les avaient prises... Dans la famille, c'est encore un peu un dieu pour les petits enfants, qui descendent de son dernier fils Yves. Celui-ci n'avait qu'un an et demi à la mort de son père. Il ne l'a donc pas connu mais l'a idéalisé et sa mère en parlait toujours avec beaucoup d'amour, elle a transmis l'admiration de ce personnage aux petits-enfants. Il y a tout un héritage. Son petit-fils me disait qu'il se sentait obligé de toujours donner le meilleur de lui-même, car il pensait sans cesse à son grand-père, à ce qu'il aurait fait à sa place.

Propos recueillis par Ximun Larre.

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