Petites Questions à…Paul Daumont

La rédaction de Velo-Club poursuit ses Petites Questions aux coureurs avec Paul Daumont. Véritable fer de lance du cyclisme au Burkina Faso, ce dernier s’est prêté aux jeu des Questions/Réponses avec une grande sincérité.
Quelles sont tes qualités/défauts sur mais aussi en dehors du vélo ?
Sur le vélo, je dirais que c’est ma polyvalence. J’arrive à passer à peu près tous les terrains, même si je suis plus un rouleur/sprinter. Je m’en sors aussi bien sur les chronos. Mais je pense que c’est ce qui me fait également défaut, c’est à dire que je n’ai pas vraiment une qualité sur laquelle bosser. Cela dépend de mon humeur du jour et de ma préparation.
Parfois, je peux donc me présenter pour la gagne au sprint en tant que favori, mais ce jour-là, je me suis plus réveillé avec des jambes de grimpeur, et par conséquent, cela a souvent été compliqué lorsqu’il a fallu mettre la balle au fond.
En dehors du vélo, je dois dire que ce qui m’a souvent posé souci, c’est que je ne suis pas toujours parvenu à faire le job de manière saine on va dire. Il y a des périodes où je suis à 110 %, mais sur la durée j’ai du mal à maintenir ça, et parfois je suis un petit peu plus relax. Je considère que c’est mon défaut, et si j’avais été plus régulier, j’aurais eu une progression différente. Après je n’ai pas de regrets, chacun a sa façon de progresser et sa vision des choses.
Une idole ou quelqu’un qui t’inspire ?
La 1ère personne qui m’a inspiré, c’est Peter Sagan. En 2017 quand j’ai commencé le vélo, il gagnait pas mal de courses, et il était champion du monde. Il était un peu décalé aussi, et ça me correspondait bien. J’arrivais à m’identifier un peu dans ce qu’il faisait. Il savait vraiment tout faire et il donnait envie de regarder des courses de vélo.
Quels sont tes objectifs pour la saison à venir ?
J’aimerais bien rebondir et retrouver ma forme de 2023, parce que fin 2023 justement j’ai eu un accident de moto et je me suis fracturé la rotule. L’an passé j’ai du courir avec des broches dans la rotule et c’était pas évident. Malgré cela j’ai réussi à remporter quatre bouquets, mais en 2025 l’objectif sera de faire beaucoup mieux et de retrouver du plaisir sur le vélo, car 2024 a été dur. Surtout avec cette douleur incessante au niveau du genou.
Un bon souvenir sur le vélo ? Et le pire ?
Un bon souvenir sur le vélo, ça serait ma victoire lors du classement général du Tour de Côte d’Ivoire 2019. C’était au tout début de ma carrière, et il y avait des bons coureurs africains qui étaient présents sur la course. J’avais à peine 19 ans, et j’avais réussi à m’imposer au général. C’est vraiment un bon souvenir, surtout qu’aucun coureur burkinabé ne s’était imposé depuis la création de l’épreuve. Grâce à ce succès, je suis aussi devenu le plus jeune coureur de mon pays à remporter un classement général sous les couleurs de l’équipe nationale, donc c’était vraiment un super souvenir.
Le pire, je dirais que c’était lors d’une étape du Tour de Langkawi, quand j’étais stagiaire avec Pro Touch. J’étais tombé la veille à un kilomètre de l’arrivée en voulant lancer mon sprinter et je me suis déboîté l’épaule. Le lendemain, c’était l’une des plus longues étapes de la course et il a plu toute la journée donc ça a été très difficile mentalement de tenir.