T.Bartuccio : « Retrouver un dialogue et travailler ensemble »
Récent candidat à la présidence de la Fédération Française de Cyclisme, Teodoro Bartuccio a pris le temps d’évoquer sa candidature auprès de Velo-Club.
Et le premier point abordé par celui qui est également président du PCO, c’est la volonté de « travailler ensemble en créant un dialogue avec les différentes composantes du monde du cyclisme français, ainsi que d’établir un espace de compréhension mutuelle. »
Dans cet esprit de dialogue, Teodoro Bartuccio nous explique aussi avoir eu un rendez-vous en visio avec l’actuel président de la FFC Michel Callot. Ceci afin d’aborder les difficultés rencontrées par les clubs amateurs.
L’occasion de soulever les points suivants : « le manque de visibilité, la nécessité d’un système de formation pour les jeunes, et surtout un assouplissement financier, car il est très dur aujourd’hui de trouver autant d’argent pour une structure amateur qui souffre justement de ce fameux manque de visibilité. »
Interrogé ensuite sur le projet de Conti Fédérale, il souhaite mettre en avant tout d’abord « la difficulté du travail des employés de la FFC, qui doivent remplir la mission qui leur a été confiée, dans le cadre qui leur a été donné. »
Sur le fond, il salue « l’aspect formation, et la volonté d’intégrer les U19 au projet ». Le gros regret étant que selon lui « on a balancé ce dernier sans informer les clubs, et sans informer la ligue nationale de cyclisme. » Avant d’insister encore une fois sur un constat « le vélo amateur va très mal, et il faut que l’on se mette tous ensemble autour de la table pour trouver des solutions. »
« Un manque de concertation regrettable » enchaîne t-il, « car cette concertation aurait pu permettre d’enrichir ce projet, de conserver ce qui était bon, tout en le faisant évoluer avec les propositions de la LNC, mais aussi des clubs. »
« Il aurait fallu revoir la copie, prendre en compte les besoins de chaque composante, ceci dans le but de proposer une mesure finale qui aurait été acceptée par l’ensemble des acteurs. Et c’est ce que je reproche, que les choses soient faîtes entre 4 murs à Saint-Quentin sans concertation. »
Et c’est encore cette absence de concertation qui créée selon lui « un vent de panique ensuite, où l’on se dit qu’il faut vite sortir quelque chose pour calmer la grogne. Et ce n’est pas la bonne méthode pour moi, la bonne méthode c’est la concertation » martèle t-il encore. « Il faut demander aux acteurs de terrain comment on peut les aider, et non les placer devant le fait accompli. »
Comment justement mettre les gens autour d’une table et faire avancer les choses, c’est la question qui brûle les lèvres ? C’est là où Teodoro Bartuccio prend l’exemple de 2017, lorsqu’il a lancé le collectif « mon vélo est une vie ». Une initiative où il a pu « rassembler autour d’une table toutes les fédérations, mais aussi la ligue et les représentants du monde professionnel, ceci afin d’écrire un projet commun. On allait droit dans le mur » poursuit-il. « Et si on ne se réveillait pas, les choses allaient continuer à empirer. C’est de ce travail de concertation que je veux parler, et sur lequel j’insiste car c’est lui qui permet de trouver des idées. ».
« Des 5 mesures que nous avons produit, une a été retenue par le gouvernement, et c’est de là qu’est né le savoir rouler à vélo. C’était extraordinaire, grâce à ça, grâce à ce travail collectif, tous les gamins aujourd’hui en France apprennent à faire du vélo. » Ce qui permet la mise en place d’un cercle vertueux selon lui, car « on gagne non seulement en sécurité pour la génération actuelle et la génération future ce qui est le but premier, mais aussi potentiellement avoir ensuite plus de licenciés, plus de gens qui s’intéressent au cyclisme. »
Le tout avant de conclure sur sa candidature, expliquant la chose suivante : « si je suis élu président de la FFC, c’est ce que je veux faire, rassembler tout le monde autour d’une table. La LNC tout d’abord, mais aussi toutes les fédérations et les clubs. Pourquoi est-ce qu’on ne travaille pas avec les autres Fédérations ? Il y a plein de pratiquants qui ont une double affiliation, pourquoi ne serait-on pas capable de travailler ensemble ? On sait que le vélo va mal aujourd’hui, pourquoi se diviser, c’est dommage ? Je crois vraiment à ça, à l’idée de se rassembler, il faut qu’on discute, il faut qu’on soit capable de travailler ensemble. Il faut comprendre le point de vue des autres, il faut comprendre le point de vue de la LNC par exemple.
Il faut travailler ensemble, fédérer et enfin trouver des compromis. »
Propos recueillis par Charles Marsault