Interview, Christophe Laporte "C'est en côtoyant les meilleurs qu'on devient meilleur"

Interview, Christophe Laporte "C'est en côtoyant les meilleurs qu'on devient meilleur"

Auteur de quatre victoires et d'une saison pleine, Christophe Laporte s'apprête à quitter Cofidis pour rejoindre l'équipe Jumbo-Visma l'an prochain. Après huit années passées au sein de la formation nordiste, le natif de La Seyne-sur-Mer a souhaité sortir de sa zone de confort pour partir tenter sa chance à l'étranger. 

Quel bilan faites-vous de cette saison 2021 ?

Il manque encore cette grosse victoire que j'attends, mais dans l'ensemble c'est plutôt pas mal. 

Il y a des courses qui vous laissent des regrets ?

Peut-être sur le Tour où j'aurais pu gagner une étape, sinon non pas vraiment. J'ai fait beaucoup de fois deuxième mais je suis tombé sur plus fort à chaque fois. 

À contrario, quel succès souhaiteriez-vous mettre en avant ?

Celui au Circuit de Wallonie. C'est une course que j'ai toujours bien aimé. 

Vous avez décidé de quitter Cofidis après huit années. Que retiendrez-vous de votre passage dans l'équipe Nordiste ? 

Beaucoup de positif, ce sont eux qui m'ont fait passé professionnel. J'ai tout appris chez eux et j'ai passé de très belles années. Alors, il y a certes eu du bon et du moins bon, mais je retiendrai avant tout les bons côtés et les bons moments passés avec le staff et les coureurs. 

Y a t-il eu, justement, un moment plus marquant qu'un autre ?

Mon premier Tour de France en 2015 ! C'est toujours quelque chose de particulier. Surtout que c'était mon premier Grand Tour. 

Vous avez eu l'occasion de croiser beaucoup de coureurs, de directeurs sportifs ou autres membres du staff. Si vous deviez citer une personne ?

Mon entraîneur, Vincent Villerius. Je suis resté huit ans avec lui. C'est lui que je côtoyais le plus, je l'avais au téléphone tous les trois ou quatre jours. Ça va me faire bizarre de ne plus travailler avec lui.

Vous avez décidé de rejoindre Jumbo-Visma. Pourquoi ce choix ?

J'ai eu plusieurs sollicitations. La question surtout était de savoir si je voulais rester en France ou partir à l'étranger. J'ai toujours eu cette envie de partir à l'étranger. Je me suis dit que c'était la bonne année car je suis arrivé à maturité. Après, pourquoi Jumbo-Visma ? Leur projet m'a plu. C'est l'une des meilleurs équipes du monde. Ils sont à la pointe sur le matériel, sur la recherche sportive, sur la nutrition et beaucoup d'autres choses.

J'avais envie de franchir un cap à ce niveau-là et d'être professionnel à cent pour cent dans tous les domaines. Que ce soit à l’entraînement, dans la nutrition, dans la performance en général. 

Sur les classiques, il y a un leader avec Wout (Van Aert), mais il ne va pas faire non plus toutes les courses. Ils avaient besoin de renforcer leur équipe pour créer un petit peu plus de mouvement sur ces épreuves. Au-delà de ça, c'est une équipe qui peut aussi gagner des Grands Tours. Participer à ça, c'est quelque chose d'intéressant également. 

Vous évoquiez Wout Van Aert, vous n'avez pas peur de demeurer dans l'ombre du coureur belge ?

C'est en côtoyant les meilleurs qu'on devient meilleur. J'espère franchir le cap qui me permettra de gagner cette grande course que j'ai envie de gagner depuis un moment. Courir avec un coureur comme Wout, ça ferme forcément des portes sur des courses où il sera leader numéro un. Mais les classiques restent des courses de mouvement, des courses ouvertes. Il y aura donc sûrement des opportunités à saisir. Le jour où ce sera pour moi l'équipe saura me le rendre et je profiterai de leur travail. 

Vous avez déjà rencontré vos nouveaux coéquipiers ?

J'ai fait un petit stage pour les tests médicaux, mais le premier grand rendez-vous aura lieu en décembre au camp d'entraînement. 

Vous connaissez déjà des coureurs de l'effectif ?

Non, pas trop. J'ai juste discuté un peu avec Wout (Van Aert) avant de signer là-bas.

Avez-vous déjà une idée de votre programme de course ?

On en a discuté un petit peu. Je devrais débuter en février soit au Tour d'Algarve soit au Tour de Valence. Je devrais aller faire également un stage en altitude avant d'attaquer les classiques. Puis après Paris-Nice, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix...

Vous parliez tout à l'heure de gagner enfin une grande course. Laquelle vous fait rêver ?

Le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. Mais je ne suis pas encore au niveau pour gagner ces courses-là. C'est sûr que ça reste un objectif, mais gagner déjà une course de niveau World Tour serait une bonne chose. 

Que peut-on vous souhaiter pour 2022 ?

Que je continue à prendre du plaisir à faire du vélo et que je gagne des courses (rires). Que ce soit individuellement ou avec l'équipe. Mais vraiment le plus important est de prendre du plaisir et de faire ce que j'aime. 

Propos recueillis par Alexandre Paillou

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