Et si le Tour de France se transformait en 21 « Classiques » ?

Et si un jour, ASO nous offrait un Tour de France sans haute montagne, et sans sprints, avec 21 jours de courses qui ressembleraient à des classiques ?
Si l’idée de se passer des hommes rapides du peloton ainsi que des Alpes et des Pyrénées aurait paru folle il y a encore quelques temps, cela ne semble plus être le cas. Et ce ne sont pas les récentes déclarations de Thiery Gouvenou qui risquent de changer la donne.
La 1ère semaine du Tour 2025 a t-elle fait figure de test ?
Au vu du parcours de la première semaine du Tour de France cette année, on peut clairement se poser la question d’un test grandeur nature. En effet, grâce à un énorme travail de repérage d’ASO, on a pu remarquer qu’il était tout à fait possible d’avoir de belles étapes dans le nord de la France, et ce malgré l’absence de reliefs significatifs.
Que ce soit à Rouen, à Vire ou bien en direction de Boulogne, la 1ère semaine de la Grande Boucle a ravi de nombreux fans, fatigués par ces étapes de plaine soporifiques, et cadenassées par les équipes de sprinters. Une brèche s’est donc ouverte, et pourquoi pas voir les organisateurs s’y engouffrer dans le futur ?
La montagne est-elle devenue ennuyeuse ?
Très peu de grandes étapes de montagne figuraient au tracé du Tour de France cette année. Et finalement, au vu du scénario souvent stéréotypé, ainsi que des écarts énormes créés par Pogacar et Vingegaard, ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour le reste du peloton. Pourquoi donc ne pas imaginer à terme se passer des Alpes et des Pyrénées, bien moins spectaculaires désormais ?
Pourquoi ne pas imaginer à la place de faire la part belle aux massifs intermédiaires, qui offriraient des étapes un peu plus « punchy » ?
Carcassonne, Toulouse, les belles surprises du Tour en attendant Paris
Pour mettre un peu d’eau à notre moulin, rien de tel que de mettre également en avant les étapes de Toulouse et de Carcassonne, qui ont, malgré l’absence de gros reliefs, offert un superbe spectacle. Une véritable promotion d’un Tour couru en mode « classiques de printemps ».
21 classiques, le scénario idéal pour un Tour parfait ?
Et finalement, est-ce que ce ne serait pas ça un Tour de France parfait ? 21 étapes courues comme des classiques, ou l’endurance est récompensée, peu importe que vous soyez puncheurs ou grimpeurs ? Un Tour qui ne pénalise pas ceux qui ont du mal à absorber 5 000 mètres de D+ en une journée, et qui aiment « faire la course » ?
Et si ce Tour de France version classiques passionnait le public, dans une période à la « zapette facile », et où le cyclisme est en concurrence frontale avec de nombreux contenus qui vont bien au delà du monde du sport ? L’époque fait que le téléspectateur aime le « rythme » alors pourquoi ne pas tenter le coup, et prendre finalement comme seul risque de plaire à un public plus large ?
Alors certes, les puristes n’apprécieront pas, et vanteront ce qui a fait la grandeur du Tour de France et le « C’était mieux avant », mais pourquoi pas tenter au moins une fois quelque chose de différent, ceci afin de rajeunir un peu l’image du cyclisme ?
Par Charles Marsault