J.C Barbotin « du gagnant-gagnant entre Winspace et La Mayenne »
Avant l’annonce officielle du partenariat signé entre la structure Winspace et le département de la Mayenne, Jean-Christophe Barbotin nous a accordé une interview, où il évoque sans détours cette nouvelle étape dans qui arrive.
On vient d’apprendre que l’équipe Winspace allait changer d’appellation en 2026, tu peux nous en dire plus ?
Oui, merci déjà de demander des nouvelles, c’est vrai que nous n’en avons pas donné depuis un moment. Il est vrai que nous cherchions à faire grossir le budget, car il était trop juste avec Winspace pour avoir de l’ambition et se maintenir des années en Pro Team. Suite à nos démarches, nous avons signé un partenariat avec le département de la Mayenne, qui souhaitait s’implanter dans le cyclisme féminin, et que je remercie pour leur engagement.
Pas mal de choses sont sorties dans la presse locale cette semaine, peux-tu faire un point par rapport à ce qui a été dit ?
Évidemment, lorsque des journalistes veulent avoir la primeur d’une info, on se retrouve parfois avec des articles qui n’ont pas de sens. La réalité toutefois est différente de ce qui a été annoncé, notamment en terme de budget. On ne peut par ailleurs pas parler d’absorption, mais plutôt de la vie normale d’une équipe, où les noms évoluent en fonction du temps. On l’a remarqué par exemple avec la FDJ, qui a accueilli il y a quelques années Groupama. Le nom du sponsor principal a changé, mais la structure est toujours restée la même. On ne disparaît donc pas.
Peux-tu nous dessiner les contours du projet ?
Oui bien entendu, nous allons notamment nous rapprocher très fortement de la DN1 de Laval, avec qui nous allons mutualiser les choses. Cela a été une véritable belle rencontre avec les dirigeants de l’équipe. Ce sont des personnes intelligentes et sérieuses, avec qui j’ai déjà beaucoup de plaisir à travailler. Nous partageons une vision commune, nous avons envie de grandir et d’aller dans le même sens, en valorisant le territoire de la Mayenne. Nous y reviendrons peut-être plus tard, mais nous avons déjà dans l’effectif Justine Gegu, qui vient du département.
Avant d’aller sur cet aspect de la mutualisation, peux-tu évoquer le fond du dossier pour nos lecteurs, peux-tu clarifier notamment le point de la détention de la licence Pro Team ?
Oui, tout à fait, sans trop rentrer dans les détails, c’est moi qui garde bien entendu la licence Pro Team. Mais les titres n’ont pas vraiment d’importance, ce partenariat n’est pas le fruit d’un opportunisme, et nous souhaitons tous valoriser et développer le cyclisme dans le département de la Mayenne, c’est ça l’objectif.
J’ai lu aussi des choses sur le Mercato, est-ce qu’il y aura vraiment une douzaine de coureuses dans l’effectif ?
Nous, on a toujours annoncé 10, et à l’instant T on reste sur ce nombre. Nous ne sommes pas fermés à l’idée d’augmenter l’effectif. Tout dépendra de la suite, peut-être que cette belle annonce du partenariat attirera d’autres partenaires, et qu’en janvier, nous pourrons avoir 11, 12, 13 ou encore plus de coureuses.
Retournons sur la DN de Laval, on connaît tous les difficultés du monde Amateur, peux-tu nous donner des détails sur cet aspect du partenariat ?
Je ne veux pas parler à la place des dirigeants. Sylvain et Fabrice notamment, sont des super gars, qui font un travail remarquable.
Pour modifier ma question, qu’est-ce que ta structure va apporter à la DN ?
Avant de répondre, je souhaite vraiment insister sur la notion d’échange et de mutualisation. C’est important pour moi de pouvoir expliquer que c’est ce qui m’anime. Maintenant, pour répondre à ta question, la DN va déjà rouler sur des vélos Winspace, ça me permet de rebondir encore une fois sur la notion de partage, car cela signifie que les deux structures vont rouler sur le même matériel. J’insiste encore une fois sur la mutualisation également, mais il y a des synergies qui vont pouvoir se créer. Les mécanos pourront échanger entre eux, on pourra grouper des commandes, notamment sur des bidons, etc…
C’est sincèrement du gagnant-gagnant, où chacun va tirer l’autre vers le haut. On sait que le cyclisme amateur est en grande difficulté, et ce sont des bons procédés. Nous leur amenons du matériel et eux leurs connaissances.
Est-ce que ta structure était en danger sans ce partenariat pour 2026 ?
Non pas forcément, c’est juste que nous aurions fait le service minimum. Avec un calendrier léger et très peu de marge de manœuvre. Grâce au travail et à l’apport du département, nous allons pouvoir avoir plus d’ambition, signer plus de résultats, et surtout on part pour trois ans. Et quand vous partez avec des partenaires sur 3 ans, vous pouvez construire. La structure n’était donc pas en danger, mais elle n’avait pas d’avenir.
Justement, tu parles d’avenir, quelle est la volonté l’an prochain en terme d’objectifs ?
Le calendrier est un très bon exemple. Très sincèrement, sans ce partenariat, nous n’aurions postulé qu’au Tour de France. Grâce à nos partenaires mayennais, nous allons certainement candidater pour la Vuelta et Milan San Remo pour ne citer que ces deux courses.
Et à moyen terme quelles sont les ambitions ?
De profiter de cette première année pour construire 2027 et 2028. Bien asseoir le projet, et espérer continuer après 2027 avec ce beau département qu’est la Mayenne.
Est-ce que la progression peut aussi passer à terme par le World-Tour ?
On ne s’interdit rien, mais sincèrement, je préférerais aller sur la formation. Quand on a la chance d’avoir un territoire qui nous soutient, il faut aussi savoir renvoyer l’ascenseur. J’espère donc qu’on va pouvoir faire de la formation, avec de jeunes coureuses mayennaises qu’on pourra former au sein du club de Laval. Dès les Cadettes pourquoi pas pour former de futures championnes. Intéresser aussi les jeunes athlètes locales à la pratique du vélo et créer des cercles vertueux où on donne envie de rejoindre Laval. Ce serait assez génial aussi, si en plus de Justine Gegu, on pouvait à terme amener de jeunes mayennaises au sein de la Pro Team. C’est quelque chose qui me plairait, et qui donnerait encore plus de sens à notre projet, ancré localement sur le territoire de la Mayenne. Ce qui m’intéresse vraiment, c’est de créer un véritable vivier ici, et donc d’avoir des coureuses locales qui rejoignent le plus haut niveau.
Enfin pour conclure, je pense à Heïdi Gaugain, originaire de Laval et qui représente bien cet ancrage dans le territoire que nous souhaitons donner au projet.
Crédit photo : A.S.O/Thomas Maheux
