Vuelta : l’échec de trop pour la Movistar ?

Les Grands Tours se suivent et se ressemblent malheureusement pour la formation Movistar, qui après l’échec de la Grande Boucle, est passée à côté de son Tour national, la Vuelta, et ce malgré un effectif sur le papier encore une fois impressionnant. L’occasion pour nous de faire le point sur une stratégie, qui encore une fois à montré ses limites, et un leader, Nairo Quintana, qui n’en finit plus de décevoir.

La stratégie remise en cause

Mauvaistar, Moviflop, nombreux sont les sobriquets moqueurs utilisés sur les réseaux sociaux ou les forums spécialisés pour qualifier depuis plusieurs années la tactique de la Movistar, et plus particulièrement celle de son « boss » Eusebio Unzue, et franchement, après ce nouvel échec, il est difficile de blâmer ceux qui surfent sur les erreurs de l’équipe espagnole. Déjà incapable de gérer l’égo de ses deux stars Valverde et Quintana, la structure espagnole avait fait un choix curieux en début d’année, en recrutant un troisième leader potentiel, le basque Mikel Landa. Un signal d’alarme pour la plupart des suiveurs avertis, qui voyaient avec cette arrivée une nouvelle raison d’enrayer une machine déjà en panne. Et il n’aura pas fallu longtemps pour leur donner raison, puisque seulement quelques mois après l’arrivée de ce dernier, un départ vers Astana était déjà évoqué...

Tout comme Nairo Quintana

Nairo Quintana a t-il commencé à décliner à 27 ans ? Si la question pouvait prêter à sourire la saison passée, elle commence néanmoins à faire son chemin cette année, après que le colombien ait subit deux nouveaux revers. Lors du Tour de France tout d’abord, où malgré une approche totalement différente de la saison passée, le leader de la Movistar a brillé par son incapacité à se mettre au niveau des plus forts, se contentant simplement d’un coup d’éclat et d’une victoire de prestige à Saint-Lary Soulan. Et à l’occasion de la Vuelta enfin, où malgré deux bonnes premières semaines, il a fini par plier pour terminer à une bien décevante 8ème place, derrière Valverde, alors que ce dernier devait en début de course se sacrifier pour son leader colombien.

Faut-il tout bousculer en 2019 ?

A priori oui, mais comment ? Quintana, Valverde et Landa sont toujours sous contrat, et pour ne pas arranger les choses, deux autres coureurs de l’équipe devraient revoir leurs ambitions à la hausse. Marc Soler tout d’abord, vainqueur cette année de Paris-Nice, mais aussi Richard Carapaz, la jeune pépite équatorienne, 4ème du Tour d’Italie cette saison. Forte d’un cinq majeur impressionnant, la Movistar pourrait donc « jouer malin » l’an prochain, et imposer un calendrier séparé à ses hommes forts, seule garantie de succès minimum avant de redistribuer les cartes en 2020, avec un effectif certainement remanié. Seulement avec Eusebio Unzue, rien n’est moins sûr, et les fans de la l’équipe espagnole doivent déjà certainement déjà avoir des sueurs froides, à l’idée de voir Carapaz, Landa, Quintana, Soler et Valverde tous les 5 alignés lors du prochain Tour de France, et même si l’idée semble farfelue, personne ne devrait prendre le risque de parier que ce scénario n’a aucune chance d’arriver.

Par Charles Marsault