[Témoignage] : Hubert Dupont vous raconte son Giro 2011

[Témoignage] : Hubert Dupont vous raconte son Giro 2011

Tour d’Italie 2011. 3434 kilomètres, plus de 27 000 mètres de dénivelé. Définitivement un Tour pour grimpeur, point culminant de la période de surenchère proposée par RCS : faire du Tour d’Italie le plus montagneux des Grands Tours, au risque de l’indigestion. Ce sera donc un plateau de grimpeurs chevronnés qui se présentera sur les routes menant à Turin au soir du premier Contre-la Montre par équipe : Contador, le regretté Scarponi, Menchov, Nibali, pour ne citer que les plus connus.

 

Un début de saison contrarié

Côté tricolore, il n’y a qu’une équipe représentée, AG2R. Cette dernière arrive armée de certaines ambitions en bandoulières, prête à décocher à tout moment ses deux cartouches pour le général : John Gadret et Hubert Dupont, respectivement 13è et 20è de l’édition précédente. L’un et l’autre portent l’Italie dans leur cœur. Emplie de gratitude, la péninsule le leur rendra bien. Les souvenirs foisonnent chez Hubert Dupont qui a en tête cette époque des transferts fous dont était coutumière la compétition au maillot rose : « J'ai souvenir d'une étape de 250 bornes, un truc de dingue. Je crois que le matin on avait dû faire 100 bornes de transfert, puis 150 bornes le soir. On avait fait 7h de vélo sous la flotte. Il y avait des coureurs dans tous les sens. C'était l'année des Pays-Bas 2010. Cette année je fais 20è en ayant eu un débours dès le début de 20 minutes. Les bordures, un carnage ».

Le pays des tulipes n'est plus qu'un lointain souvenir et voilà qu’arrive l’année 2011. Mais, avant que ne débute l’aventure, des nuages s'amoncellent sur l’aube de cette saison, obscurcissant les ambitions du coureur lyonnais. La faute à un genou récalcitrant qui l'oblige à faire une croix sur Paris-Nice ainsi que Tirreno Adriatico. Un flou s'instaure dès lors. D’abord un Tour du Finistère, puis ensuite un enchaînement sur le Tour du Trentin où les sensations peinent à se faire rassurantes :« Je suis parti sur le Trentin pour faire des kilomètres mais j'étais loin de performer je “recevais” dans toutes les étapes ». Toutefois, chaque journée laisse pressentir un retour en forme, tant et si bien que la dernière étape offre une lueur d’espoir au grimpeur d’AG2R : «Je me suis dit “ah tiens ça revient peut-être un petit peu” ». Passé l’épreuve ainsi que celle du Grand Prix de Francfort, le coureur alors âgé de 31 ans se présente rassuré sur le Giro.

Toutefois, il est peu évident de se fixer des objectifs ambitieux en de telles conditions. Il convient dès lors de vivre l’aventure au jour le jour, coup de pédale après coup de pédale. Pour un résultat final au delà des attentes : «Je n'avais pas, au départ, la prétention de faire ce que j'ai fait». Ils sont donc 2 à postuler au classement général. Entre Gadret et Dupont, pas de lien hiérarchique qui prévaut, à chacun d’interpréter comme il se doit sa participation : «Dès le départ on était tous les deux bien placés. S'il y avait eu un cas de force majeur je me serais sacrifié pour donner un coup de main pour le classement général, mais ça ne s'est jamais produit. Nous nous sommes mutuellement tirés vers le haut et ça nous a permis à tous deux de faire notre meilleur Grand Tour».

 

1ère semaine: le Giro endeuillé

C’est par un chrono par équipe que se présente en ce samedi 5 mai l’équipe dirigée alors par Laurent Biondi et Arturas Kasputis. Une équipe solide et expérimentée, rompue à ces joutes Italiennes : Dessel, Krivtsov, Dupont, Nocentini, Montaguti, Gadret, Gastauer (« Lui c'est la force solide. Quand on lui donne une mission, on est tranquille. D’ailleurs c'est quand on ne lui donne rien à faire qu'il est un peu paumé (rire) ») et Berard. Certes pas de vainqueur potentiel au général mais de belles graines vivaces pour une moisson féconde à l’arrivée. Un début honorable, AG2R termine 16è, mais à seulement 49 secondes des premiers HTC-Highroad à l’arrivée.

Puis vient alors le drame de ce Giro, le 9 mai 2011 : une descente, et un regard sur le côté. Un simple moment d'inattention et l’erreur tragique : Wouter Weylandt percute un muret et tombe à 70 km/h. Malgré les soins de première urgence, le coureur Belge n’ouvrira plus les yeux et laissera planer un voile de tristesse sur cette édition 2011 : «C'est dramatique ce qui est arrivé. Je n'ai pas été un des coureurs qui a vu l'accident mais pour celui qui y assiste c'est très difficile à vivre ». Cet accident tragique est là pour rappeler que la faucheuse aime trop souvent à traîner du côté des forçats de la route, que ce soit à l'entraînement ou en compétition, et que chaque chute c'est autant de perches tendues à sa lame aiguisée : « Quand quelqu'un tombe le premier truc que tu fais, c'est que tu regardes. Quand Pozzovivo est tombé il y a 2 ans, que je l'ai vu les yeux révulsés, ça m'avait secoué ». Le spectacle ne s'arrête toutefois pas à la cruauté de la course. "The show must go on" comme on aime à dire outre manche.

Le 5 mai, c’est une étape qui emprunte les chemins caillouteux des fameuses Strade Bianchi. L’année précédente le parcours avait été emprunté sur le profil ascendant et sous un déluge de pluie : «Un temps dégueulasse un truc de dingue. J'avais adoré parce qu'en terme d'effort, ça ressemblait vraiment à ce que l'on peut vivre dans un grand col. Tu es en prise tout le temps, ajoute à ça là “merde”, moi qui vient du cyclo-cross Je me suis vraiment éclaté ». Point d’averse cette fois-ci et un itinéraire descendant. Mais pas pour autant une partie de plaisir : « C'est un stress monumental, les strade, avec le risque de crevaison ou de chute. C’est comparable à un Paris-Roubaix. En 2011 c'était un profil plus descendant et là il fallait avoir des “cojones”». Il seront un groupe d’une trentaine à se disputer la victoire.

 

2ème semaine: le triptyque démentiel

Après avoir plongé jusqu’aux pentes rugissantes de l’Etna, le peloton met le cap sur le nord de l’Italie pour une deuxième et troisième semaine de guerriers. C’est le vrai Giro qui affronte ce qui lui donne ses lettres de noblesse : « Qu'est-ce que le Tour d'Italie a de plus ? La haute montagne ! Passé la 1ère semaine, il doit rester 2 sprints jusqu'à la fin. Tandis que Tour de France il va y avoir deux étapes dans les Pyrénées, 2 à 3 dans les Alpes. Ça se résume à 5 étapes de montagne et c'est fini. Alors que sur le Giro tu peux en mettre facilement 8. En plus ce sont souvent les étapes exigeantes, marathon, avec des cols à plus de 2000 mètres. La difficulté plus l'altitude ce sont des choses qui me correspondent bien ». John Gadret a remporté la 11è étape à Solidariste et chez AG2R les voyants sont au vert. Le vainqueur du jour est 12è tandis qu’Hubert Dupont lui est 14è. Tous deux sont à moins d’une minute d’Alberto Contador leader provisoire de l’épreuve.

Le Tour d'Italie s’échappe de ses frontières un court instant, l'espace d’une journée en Autriche. C’est dans 13è étape que le duo de l'équipe dirigée par Vincent Lavenu va marquer un grand coup, lequel les propulsera au sein du top 10 du général. Première étape de montagne d’un triptyque dantesque, cette fin de journée ne commence pas idéalement pour Hubert Dupont, en souffrance dans la première partie du Grossglöckner. Le longiligne grimpeur s’accroche :« J’ai juste reconnu le parcours au départ au briefing. J'avais vu qu'il y avait une grosse descente au milieu dernier col. Du coup, je me suis accroché, même si à un moment j'ai “pété”». Toutefois rien de grave, le peloton des favoris sera rattrapé dans la descente. Rien de grave certes, mais néanmoins, cette petite défaillance sonne au pays des tyroliennes comme un avertissement. Lucide sur sa forme, Hubert Dupont prend acte et réagit : « Juste en bas de la descente, quand je suis rentré, je me suis dit :”de toute façon, vu que t’as craqué auparavant, si tu restes jouer la montée à la pédale tu vas connaître le même sort” ». Sans hésiter, le lieutenant d’AG2R remonte le groupe de tête et place un démarrage, bientôt imité et dépassé par Rujano ainsi que le maillot rose, Alberto Contador. Seul parvient à le rejoindre John Gadret, désormais à la poursuite d’un top 5 qui lui tend les bras. Malheureusement les deux coureurs ne parviennent à unir leurs efforts, se dépassant à maintes reprises. C’est finalement Gadret qui distance Dupont qui part tout de même cueillir son meilleur résultat sur ce Giro, une 4è place au sommet. Et à la pédale, s’il vous plaît : « Cette étape, c'est celle qui m'a marquée le plus. Sachant qu'il y avait les meilleurs au pied, j'étais vraiment content sachant qu'en plus, 10 km avant j'étais dans le dur». L’Autriche n’aura été qu’un éphémère lieu de transit dans ce Giro, mais il aura permis de montrer aux yeux des spectateurs que la seule équipe française sur ce Grand Tour possédait un duo dont il faudrait désormais se méfier.

Le lendemain, l’Italie offre aux coureurs du peloton l’un de ses mythes, le Zoncolan. Montée redoutable aux pourcentages acérés, on y gravit 900 mètres de dénivelés du kilomètre 2 au kilomètre 8. Et plus de 1200 mètres pour un peu plus de 10 kilomètres. Un monstre qui louvoie au flanc d’une montagne tantôt herbée, tantôt rocailleuse. Le terrain de chasse des purs grimpeurs, qui ne s’expriment le mieux que lors d’une lutte acharnée face aux pourcentages. Pour épicer un peu plus la course, l’autre difficulté du jour, le Crostis, est évincé par L’UCI pour écarter sa trop périlleuse descente. Au grand dam du directeur de la course alors, Zomagnan. L’étape est rendue explosive, sur ce Zocolan :« C'est vraiment un des cols les plus durs. C'est 10 km à 10 ou 11 % de moyenne et en vélo, en gros, on y fait du 10 km à l'heure de moyenne. On y passe une heure c'est pas mal quoi (rire). Il y a toute une mise en scène spécifique avec les spectateurs, les mécanos qui ont les vélos sur l'épaule et les roues à la main...c’est magique, on passe dans des tunnels puis on prend des lacets où on voit au loin l'arrivée. C'est une arrivée mythique du Giro ». Col difficile, col frustrant mentalement («on est tous très prés les un des autres, on voit le coureur juste devant et on se dit "c'est bon je vais le rattraper" mais jamais. Tout le monde se voit derrière, devant, il y a toujours un coureur.» et pas si propices aux écarts que cela, finalement : « Tu te dis, ouah des cols difficiles, on se dit que ça va être super dur et qu'il va y avoir des écarts de fous. Mais en fait pas du tout. Contador sur la Vuelta 2012, c'est sur des cols roulants qu'il gagne, pas sur les gros pourcentages ». Hubert Dupont clôt cette journée par une 8è place. C’est également son classement au général

Il ne reste plus qu’une étape avant la journée. Mais quelle étape. “Au temps suspend ton vol, et vous, heures propices, suspendez votre cours”, les forçats de la route ont rendez vous avec le temps. Aus belles conditions climatiques du matin succède un temps exécrable. La pluie et le froid qui transperce et transit les corps, qui fait claquer les dents dans les descentes encerclées de neige. Une étape de 229 kilomètres, 4 cols dont 2 à la cime dépassant les 2000 mètres. «C'est marrant, mais c'est vraiment pas l'étape qui m'a le plus marquée. Je me rappelle surtout que la veille on était arrivés très tard à l’hôtel, et que j'avais mangé en express. Mon erreur, j'ai mal géré l'enchaînement des 2 étapes. La veille je savais déjà que la journée n'allait pas bien se passer». Au lendemain du Zoncolan, les organismes sont émoussés, les coureurs souffrent : «Julien Bérard, il s'en rappelle comme si c'était hier ça a vraiment été le journée à part pour lui ». Le climat a décidé de se la jouer Bernard Blier et de disperser le peloton façon puzzle : « J'en ai passé, du temps tout seul sur cette étape. Mais c'était le cas un peu de tout le monde. Du début jusqu'à la fin, c'était un bon chantier... Je me souviens que c'était très long mais je ne pensais pas que j'avais fait 7h et quelques de route (ndlr: 7h38 exactement) ». C’est au bout d’une dernière côte sur un chemin de terre que s'égrainent les grappes de coureurs. Les écarts sont considérables, le 10è ,Steven Kruijswijk termine à plus de 4 minutes du vainqueur du jour, Mikel Nieve. Le lyonnais d’AG2R signe là sa plus mauvais place 22è, à 10’52 du vainqueur du jour ce qui le relègue au 15è rang du classement général.

Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours” ? Lamartine n’aurait sans doute pas écrit cela pour ce Giro 2011.


3ème semaine: L'échappée belle

Après un contre la montre en côte peu impressionnant: « Il ne m'a vraiment pas marqué plus que ça (rire)», il est désormais temps de consolider son classement au général. Hubert Dupont ne représente plus un grand danger pour les principaux leaders, et c’est l’occasion pour lui de bénéficier d’un bon de sortie, dont il use lors de la 17è étape. Un tracé typique des étapes pour baroudeurs, l’occasion idéale pour rattraper du temps. Sauf que Dupont rate le bon wagon. Mais qu’à cela ne tienne, il part en contre en début d'étape, rassuré par la présence à l’avant d’un de ses coéquipiers : « Pour prendre l'échappée, j'étais sorti à contretemps. Je m'étais mis minable pendant 10–15 bornes pour rentrer et Ben Gastauer m'avait attendu pour m'aider à revenir. Toute la journée, il a bossé pour moi». Pas vraiment de victoire à l’horizon car le sprint, au coureur d’AG2R, ce n’est pas vraiment son truc. Ne reste donc plus qu’à se mettre à la planche pour grappiller de précieuses secondes : «Avec Kanstantsin Sivtsov, également bien classé au général on ne comptait pas trop nos coups de pédales. Sur le final, on était rincé pour la gagne». Pas de succès, donc, mais 2 précieuses minutes de gagnées sur les favoris.

Ne reste alors plus alors qu’une grosse étape de montagne, avant le contre la montre final à Milan. 2 cols à l’horizon , le Colle delle Finestre et la montée sur Sestrière. Le feu d’artifice, l’ultime difficulté :«C'était vraiment “on donne tout ce qu'on a “ J'arrive dans le 2è groupe après celui des champions». Une fois encore les coureurs se retrouvent éparpillés tout au long de la route : «Il y en avait de partout. J'ai dû faire la vallée tout seul ou à deux, trois. J'ai souvenir que ça avait été plutôt long (rire)». Désormais, Hubert Dupont livre une bataille avec le seul coureur encore à sa portée au général, Dario Cataldo : «On essaie toujours d'être le premier du groupe auquel on appartient dans le classement. Sur ce Giro, un coup j'étais échappé, un coup, c'était lui. On se reprenait du temps chacun à son tour sur les 4-5 dernières étapes ».

Sestrière va rendre son jugement quant à ce duel : vainqueur Dupont, à la pédale : le Lyonnais termine 12è et l’Italien, 22è, à plus de 2 minutes derrière lui.

Et c’est à l’ombre imposante du Duomo qui veille sur la cité Milanaise, que s’achève ce Giro 2011. Par un contre la montre, décidément pas la tasse de thé du grimpeur d’AG2R qui termine 45è à 2’20 de David Millar. Suffisant toutefois pour conserver sa place devant Cataldo et donc 12è (11è suite au déclassement d’Alberto Contador) : « J'ai eu le dernier mot. J'ai gagné mon combat (rire) » . A peine le temps d’un verre à une terrasse que ce Giro est déjà terminé et appartient à l’histoire. Un Giro épique, l’un, si ce n’est le plus dur de ces dernières décennies, qui se conclut par quelques simples antipastis, bien dérisoires eu égard à la somme des efforts fournis jusque là. Puis chacun s’en retourne chez lui le soir même. Le cyclisme est ainsi fait, la joie s’y fait éphémère, une saison ne laisse que peu de places et surtout de temps aux réjouissances collectives.

A l’heure du bilan, le constat est heureux, presque inattendu : « Ce qui était bizarre, c'était de batailler avec ces mecs là. Tu m’aurais dit un mois avant que j’allais affronter ces mecs-là, je t’aurais ri au nez». Un Giro qui aura marqué les esprits. Ironiquement, Hubert Dupont aura amélioré son classement en 2016 (sans prendre en compte le déclassement de Contador) en terminant 11è, sans que cela ne marque les esprits : « En 2011 j'étais acteur sur le terrain. On me voyais souvent dans le top 10. Comme quoi il y a deux façons de faire le même résultat Mais le fait d'avoir terminé 11è une deuxième fois me permet de dire que ce n'était pas un hasard».


A 36 ans, il n’est donc pas encore question de tourner la page. Hubert Dupont et le Giro, c’est une histoire qui s'écrit depuis des années et dont l’encre n’a pas encore fini de couler et de sécher : «Ma carrière est mariée à l'Italie, mes grand résultats ont été faits là-bas J'adore ce pays et la façon dont les courses sont dessinées».

 

Scarponi : «Ça fout les boules»

Difficile au terme de cet échange de ne pas évoquer le vainqueur suite au déclassement de Contador, le regretté Michele Scarponi. Tragiquement décédé à l’entraînement, sa disparition a ému le monde du cyclisme et des coureurs : «J'ai pris un bon coup derrière les oreilles, parce que j'étais avec lui la vieille. Je l'ai appris le matin après être parti rouler. J'ai pris mon téléphone et Jjai regardé mes mails. Mon père m'avait envoyé en pièce jointe d'un article expliquant l'accident. L'intitulé de l'article évoquait un accident de la route. Pour moi ce devait être un simple accident de course et puis quand j'ai commencé à lire les événements ...ça correspondait exactement ce que j'avais fait à l'entraînement. J'étais parti de bonne heure parce que je voulais profiter de ma famille. Il faut savoir que la situation familiale qu'il avait, j'ai exactement la même. Lui avait des jumeaux et moi ce sont des jumelles On en avait parlé une fois au Giro où j'avais fait la signature sur le podium avec elles. Et lui m’avait dit en italien qu'il avait aussi des jumeaux. Avec un grand sourire, la banane. C'est un coureur que je côtoyais souvent parce qu'on était tous les deux grimpeurs et qu’on avait tous les deux le même profil. J'ai eu un accident assez similaire en janvier. Quelqu'un qui avait refusé un stop  mais je l'avais vu arriver, j'avais anticipé le choc et j'avais tapé la voiture. Mais sans dommage.  Il y a des choses qui nous rappellent qu'on est pas grand-chose et vraiment ça fout les boules. Tous les messages  des coureurs montrent qu'on perd vraiment quelqu'un qui avait la banane, qui était heureux de vivre dans le peloton et qui apportait cet esprit Italien, avec ce phrasé typique. Samedi on a perdu quelqu'un d'important dans le peloton ».

 


Propos recueillis par Bertrand Guyot

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