Edito : entre les Emirats et la Colombie, y'a pas photo !

Edito : entre les Emirats et la Colombie, y'a pas photo !

Edito : entre les Emirats et la Colombie, y'a pas photo

Deux jours après l’arrivée d’une dernière étape du Tour Colombia qui restera forcément dans les mémoires, il est temps de faire le point sur cette semaine de course en Colombie, avec une réflexion en tête, surtout lorsque l’on voit se profiler à l’horizon le magnifique UAE Tour (sic), à quand une épreuve World-Tour en Colombie ?

Une ferveur difficilement égalable, même si parfois too much…

La première chose qui plaide en faveur de l’arrivée d’une épreuve colombienne sur le circuit World-Tour, c’est forcément cette ferveur qui a suivi les coureurs tout au long de semaine, et cette foule immense qui s’était amassée au bord des routes pour soutenir ses champions. Rarement hors du grand rendez-vous de juillet, on aura vu autant de public sur une course de vélo, et surtout une telle passion, qui nécessite néanmoins d’être parfois un peu plus contrôlée, comme on l’a vu lors de la dernière étape, où une chute a été provoquée par un spectateur un peu trop enthousiaste. Chute heureusement sans gravité, mais si l’épreuve devient World-Tour, c’est le genre d’incident qu’il faudra éviter, en augmentant la sécurité lors des points clés.

Un scénario aussi fou que les commentateurs

Si il est d'usage de râler contre les scénarios stéréotypés, difficile de trouver quelque chose à redire à ce niveau-là tant la course a été folle. Entre les gloires locales qui attaquaient à tout va (quitte à exploser ensuite), et des retours parfois improbables comme celui de Julian Alaphilippe lors de la 5ème étape, on ne peut pas dire que l’on se soit ennuyé, surtout que le moins que dans la pure tradition latino-américaine, les commentateurs nous ont fait vivre la course via de nombreuses et très belles envolées. L’apothéose à ce niveau étant cette séance de surplace surréaliste à laquelle on a assisté lors des derniers kilomètres de la montée finale de la dernière étape, où Sosa et Lopez se sont livrés à un jeu de bluff qui leur a coûté une victoire d’étape, au profit de Nairo Quintana qui a rejoint puis débordé ses deux compatriotes, sans que ceux-ci n’esquissent la moindre réaction.

La ferveur et le spectacle face au cyclisme made in Velon

Si il n’est pas toujours opportun de faire des comparaisons entre les épreuves, l’arrivée du très attendu UAE « Velon » Tour m’amène à opposer les deux courses, car si le spectacle a été au rendez-vous en Colombie, ce sera encore une fois loin d’être le cas à partir de dimanche prochain sur les routes émiraties, où l’absence de public et de parcours imaginatif devrait de nouveau donner lieu à une course soporifique, où les top coureurs présents lors de l’épreuve feinteront un quelconque intérêt pour une épreuve qu’ils rêvent « officiellement » de gagner. Bref, en attendant que la Colombie ne devienne World-Tour, rendez-vous dimanche certes, mais pas pour l’UAE Tour, pour celui du Rwanda, où la aussi le spectacle et la passion seront au rendez-vous.

Par Charles Marsault (photo : Tour Colombia 2.1)

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