Edito : comble de l'ennui, les coureurs qui se relèvent dans les échappées

Edito : comble de l'ennui, les coureurs qui se relèvent dans les échappées

Selon la célèbre formule, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, ce petit truc en trop qui agace et dépite le passionné que je suis face au spectacle navrant offert depuis le départ du Tour de France : voir de nouveau un coureur qui se relève tranquillement plutôt que de continuer au sein d'une échappée certes vouée à l'échec. Et si les coureurs ne sont pas à blâmer, ce sont les organisateurs, qui ont clairement failli à leur devoir cette année.

Des étapes trop longues et sans saveur

ASO a fait fort cette année en proposant en début de Tour de France, 4 longues étapes de plaine sans intérêt, et je n'imagine même pas le nombre de personnes qui ont cédé aux joies de la sieste depuis le départ de la course, et je ne saurais les blâmer. Quand même un mordu comme moi hésite à aller faire un tour dehors, que se passe t-il dans la tête du grand public, à qui on propose ce spectacle, ou plutôt ce non-spectacle. Et si certains diront que le spectacle n'est pas la priorité, pour moi ils se trompent lourdement, car ne leur en déplaise, c'est le public qui décide, et si ce dernier déserte le Tour de France, c'est l'ensemble du système qui risque de s'écrouler...

Des commentateurs et des coureurs désabusés

Rarement on aura vu le diffuseur d'un événement sportif critiquer autant le manque de spectacle auquel ils assistent, et qui pourrait leur en vouloir, puisque ce sont eux, du fait de la diffusion intégrale qui doivent pendant de longues heures meubler et tenter de conserver l'intérêt des téléspectateurs. Une tâche ardue au vu des scénarios de course! De nombreux coureurs, comme Alejandro Valverde ont également questionné assez fortement le choix de l'organisation, en s'interrogeant sur la pertinence pour ne pas dire plus de ses étapes de plaine de 200 bornes.

Des sprints bonus sans intérêt

Ils étaient censés dynamiser la fin de course, et finalement, et de manière logique, cela n'a pas été le cas. Et comment pourrait-il en être autrement, au vu de la faiblesse de l'enjeu (3,2 et 1 secondes). Trop peu pour que les favoris prennent le moindre risque, et à la place d'ASO peut-être aurait-il fallu se tourner vers le principe du kilomètre d'or, qui semble plus pertinent comme on peut l'observer lors de l'Eneco Tour.

Un classement de la montagne mal coté

La situation ubuesque du Grand Prix de la Montagne en ce début de Tour n'a pas grand chose à envier au ridicule de certains épisodes récents. 1 point distribué par étape lors des 4 premiers jours de course, et des commentateurs qui doivent s'arracher les cheveux pour expliquer au grand public le nom du porteur de la tunique en cas d'égalité. La encore, un gros raté de la part d'ASO, qui aurait pu avoir la bonne idée de rajouter une seconde ou une troisième petite bosse sur chacune des étapes.

Des audiences internationales en berne ?

Après les causes, les conséquences, et selon les premiers chiffres sortis hier sur les réseaux sociaux, la baisse se situe entre 10 et 30% suivant les pays. Catastrophique au vu de la faiblesse de l'équilibre de l'économie du vélo, et certainement pas un bon indicateur pour de futurs investisseurs, où les managers d'équipes comme la BMC qui sont en pleine recherche d'un repreneur.

Le tout sans oublier la grande question qui reste en suspens, et que nous avons évoqué hier soir lors de notre émission quotidienne, pourquoi ASO a insisté pour proposer une diffusion des étapes en intégralité si c'est pour offrir de genre de spectacle ?

Par Charles Marsault

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