Cofidis : Interview de Cédric Vasseur et Thierry Vittu

Cofidis : Interview de Cédric Vasseur et Thierry Vittu

Ce vendredi 18 janvier avait lieu à Roubaix la présentation officielle de l’équipe Cofidis. L’occasion pour www.velo-club.net de faire le point avec Thierry Vittu, Président de Cofidis Compétition, et Cédric Vasseur, le Manager Général de la formation nordiste, à l’aube de cette saison 2019.

Après plusieurs saisons en demi-teinte, le moins que l’on puisse dire, c’est que la saison 2018 a été prolifique au niveau des résultats. La devise de l’équipe était : Sympa, Moderne et Conquérante. L’objectif est-il atteint ?

Thierry Vittu : Autant l’année dernière, lors de la présentation de l’équipe, je définissais notre saison 2017 au niveau des résultats par ces termes : Bof…Bof…Bof…Autant aujourd’hui, je dis : BRAVO…

Bravo aux coureurs, au staff, aux directeurs sportifs et surtout un grand merci à Cédric Vasseur qui a su insufflé un vent nouveau au sein de l’équipe en redonnant confiance aux coureurs et l’envie de gagner. Pour moi, nous sommes la meilleure équipe Pro Continental.

Cédric Vasseur : Nous avons obtenu 21 succès en 2018. C’est la 4ème meilleure saison depuis les 22 ans d’existence de l’équipe. Qui plus est avec 10 coureurs différents.

Cela prouve bien la qualité et la solidarité au sein de l’effectif. Au niveau des classements de la Coupe de France, nous avons raflé les 3 titres.

Cédric, les coureurs reviennent d’une semaine de stage en Espagne, quels sont les premiers enseignements à tirer ?

Cédric Vasseur : On a vraiment passé une très belle semaine en Espagne. Toutes les conditions y étaient réunies. On a quasiment eu 18 degrés tous les jours sur des circuits ayant un profil assez vallonné.

Les coureurs ont énormément travaillé. Chacun de façon spécifique dans leur domaine de prédilection. Je suis vraiment très satisfait de l’état de forme des coureurs à la sortie de ce 2ème stage. Maintenant, il va falloir gérer cette condition au mieux jusqu’aux premières courses de la saison, à savoir le 31 janvier à Majorque. Avec les températures fraîches qu’on connaît à présent, il ne faut surtout pas tomber malade.

En tout cas, j’ai trouvé un groupe resplendissant, motivé et prêt à en découdre.

A ce propos, l’un des objectifs en 2018 était de renouer avec un succès sur les routes du Tour de France ainsi qu’une victoire dans l’un des 5 monuments cyclistes. Je suppose que cette saison, ces 2 objectifs seront encore plus d’actualité et que la qualité des victoires doit prendre le pas sur la quantité ?

Cédric Vasseur : En ce qui me concerne, la saison 2019 doit être placée sous le signe de la confirmation.

On ne doit pas s’arrêter aux chiffres mais on doit au moins obtenir le même nombre de victoires qu’en 2018. Christophe Laporte est tout à fait capable sur les classiques d’aller remporter un grand monument. Il l’a prouvé en terminant 4ème de Gand-Wevelgem. De même, Nacer Bouhanni peut réaliser de grandes choses sur Milan Sanremo.

Néanmoins, l’objectif prioritaire, cela reste quand même de renouer avec la victoire sur les routes du Tour de France.

Un autre de vos souhaits, c’était de retrouver le WorldTour à moyen terme. Quelle échéance vous êtes-vous fixée ?

Thierry Vittu : Cofidis nous accorde sa confiance jusqu’au moins 2022. On en a discuté avec les différents intervenants et avec Cédric, on a senti qu’avec un tel effectif, c’était le moment de passer le pas. On a donc décidé de rentrer une demande officielle auprès de l’UCI afin de réintégrer le WorldTour dès 2020.

Le budget global de l’équipe passera de 11 millions et demi à plus ou moins 15 millions d’euros afin de pouvoir nous donner les moyens de nos ambitions.

Comment va se passer la répartition des courses entre Nacer Bouhanni et Christophe Laporte ?

Cédric Vasseur : Nacer Bouhanni entamera sa saison au Tour de Valence avant de poursuivre avec le Tour d’Oman tandis que Christophe Laporte fera successivement l’Etoile de Bessèges, la Clasica Almeria et le Tour d’Algarve.

En ce qui concerne le week-end d’ouverture en Belgique où les conditions météorologiques peuvent parfois être difficiles, on veut avant tout préserver nos 2 leaders pour les échéances futures. Sauf imprévu de dernière minute, Nacer sera à Kuurne-Bruxelles-Kuurne et Christophe disputera le Het Nieuwsblad. Ses principaux objectifs seront le Tour des Flandres, Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix.

Pour votre info, 12 coureurs seront inscrits pour les différents Trophées à Majorque. Jesus Herrada sera le leader de l’équipe sur la 2ème et la 3ème course. Hugo Hofstetter sera notre sprinter sur les 2 autres étapes.

L’équipe a recruté plusieurs nouveaux coureurs cette saison, dont le grimpeur colombien Darwin Atapuma. Quelles sont tes attentes à son sujet et quels objectifs lui ont été assignés ?

Cédric Vasseur : En 2018, on a constaté qu’on avait des lacunes dans certains domaines.

On avait besoin dans les sprints de lanceurs pour Nacer Bouhanni et Christophe Laporte. Zico Waeytens et Filippo Fortin rempliront ce rôle. De même, un renfort pour les courses d’une semaine était nécessaire. Raison pour laquelle, on a recruté le Danois Jesper Hansen. Marco Mathis nous apportera énormément dans les épreuves chronométrées.

En montagne, il nous manquait assurément un vrai grimpeur, un garçon capable d’aller s’imposer au sommet des cols de plus de 2.000 mètres. Darwin Atapuma a roulé 5 saisons au sein de formations WorldTour et il possède une grande expérience. Il a terminé le Giro 2016 à la 9ème place du classement général final et en 2017, il n’est battu que par Warren Barguil lors de la 18ème étape du Tour de France en terminant aux côtés de coureurs tels que Romain Bardet et Chris Froome au sommet de l’Izoard.

Darwin débutera sa saison au Tour d’Oman et on va principalement l’aligner sur les épreuves par étapes. Il participera à la Vuelta. En ce qui concerne le Tour de France, c’est encore trop tôt pour se prononcer. N’oublions pas qu’il n’y a que 8 places de disponible et on se doit d’aligner l’équipe la plus performante possible. Si Darwin nous montre qu’il est capable d’aller remporter une étape du Tour, il fera partie sans aucun doute de la sélection.

Cofidis a eu la saison dernière un calendrier plus international avec par exemple le Tour de Slovaquie et celui de Pologne. Une présence sur le Continent Américain était-elle envisageable à court terme ou cela n’intéresse pas le sponsor ?

Thierry Vittu : Ce ne sont pas des pays où la marque Cofidis est implantée. Néanmoins, cela ne nous empêchera pas d’aller sur des Continents où nous ne sommes pas habituellement présents. D’ailleurs, nous avons déjà participé en 2017 au Tour de Californie et à partir du moment où notre ambition est d’être une équipe WorldTour, on sera dans l’obligation de participer aux épreuves WorldTour présentes sur les différents Continents.

Pour finir, cette saison, nous aurons au sein de l’effectif 8 nationalités différentes. C’est une première pour Cofidis.

Interview réalisée à Roubaix par Christian Hiernaut (photos Louis Vantuycom)

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